Nouveau livre : L’impact et l’influence des institutions financières internationales sur les économies du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord :
En tant qu’architectes du monde globalisé, les institutions financières internationales (IFI) - en particulier le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale - exercent des degrés variables d’influence sur la politique économique dans cette région. Elles continuent de façonner ces trajectoires historiques à la jonction de la macroéconomie, de la justice sociale et du changement politique. Les IFI sont intervenues pour faire face aux crises économiques dans la région MENA dès les années 1960, en utilisant la conditionnalité pour promouvoir et propager un marché mondial intégré, déréglementé et dirigé par le secteur privé et en échange d’une assistance technique, de projets, de prêts ou de surveillance financière. Leur longue histoire de programmes d’intervention et de développement a eu des résultats mitigés, mais a finalement contribué à un climat dans lequel des manifestants réclament maintenant une refonte complète des systèmes politiques et économiques. Après plus d’un demi-siècle d’interventions dans la région MENA et environ une décennie après la crise financière de 2008 et les soulèvements arabes de 2011, qu’ont accompli le FMI, la Banque mondiale et les donateurs internationaux ? De quelle façon leurs recommandations ont-elles changé et façonné les perspectives économiques actuelles dans la région ? Comment est-ce que des années de politiques inspirées et induites par les IFI ont contribué aux troubles civils dont le monde arabe a été témoin ? Le nouveau livre de la FES vise à apporter des réponses à ces questions à travers le prisme de la justice sociale sur le rôle des IFI dans la réponse aux crises, l’édification des nations, et la compréhension de leur logique d’intervention.
Une telle discussion est encore plus pertinente à la lumière de la crise mondiale liée à la covid19 : les pays de la région s’attendent à connaître le pire ralentissement économique depuis leur indépendance. Le FMI participe déjà à la réponse à la crise économique. L’importance de ce moment historique ne peut être plus claire : la crise donnera-t-elle lieu à un nouveau système économique plus inclusif et plus juste ou le choc économique exacerbera-t-il les injustices antérieures ?
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Jusqu'à ce que la dette nous déchire? Coopération internationale et justice socio-économique dans une région MENA post-Covid19

La Fondation Friedrich Ebert et l’Institut Allemand de Développement co-organisent une série de débats en ligne à l’automne 2020. En raison de la pandémie de COVID-19, la question de savoir comment les partenaires internationaux peuvent le mieux aider les pays de la région MENA et l’ensemble de la région à aborder les questions de justice sociale et économique est devenue plus urgente. Même avant le confinement, des protestations contre les injustices socio-économiques perçues, y compris la pauvreté, la corruption et le copinage, avaient éclaté au Liban, en Irak, en Algérie, en Tunisie et en Jordanie, ce qui laissait entrevoir une deuxième vague de soulèvements une décennie après le « printemps arabe ». Les préoccupations concernant la justice socio-économique ont incité les gouvernements égyptien et marocain à commencer à discuter de questions telles que l’exclusion et les inégalités régionales, et à proposer de nouvelles stratégies de développement. En Libye, en Syrie et au Yémen, les trois pays de la région MENA les plus touchés par la guerre civile internationalisée, les discussions de reconstruction, avant même que les conflits ne soient réglés, ont été influencés par les intérêts des puissances étrangères, plutôt que par les populations des pays concernés.