Politiques économiques pour la Justice sociale

Par Imene Cherif, coordinatrice de programme FES MENA.

Cette année marque le 80e anniversaire des institutions de Bretton Woods. À l'occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, de nombreuses OSC ont profité de ce rassemblement pour débattre d'une série de questions relatives à l'architecture financière mondiale et à ses répercussions sur les populations et l'environnement. Ces discussions sont essentielles pour amplifier les perspectives des OSC, en particulier celles originaires du Sud, en ce qui concerne les implications de la dette et des droits de l'homme. Il est à noter que la région MENA a été peu représentée, malgré l'impact sévère des politiques d'endettement du FMI sur ces régions.

Un consensus s'est dégagé parmi les OSC, en particulier celles des pays lourdement endettés, sur plusieurs questions cruciales. Il s'agit notamment de l'élimination des surcharges du FMI, de la défense de droits de tirage spéciaux (DTS) plus équitables afin de créer un espace fiscal pour le financement du climat, de l'allègement ou de l'annulation de la dette, et de réformes significatives de la gouvernance des IFI, principalement axées sur la réforme des quotes-parts.

Elles ont organisé des manifestations pour demander à la Banque mondiale de cesser de financer des projets liés aux combustibles fossiles et au FMI d'éliminer les mesures d'austérité de ses conditions et de cesser d'imposer des surtaxes aux pays les plus endettés.

Lors de la réunion de printemps de cette année, les OSC ont particulièrement mis l'accent sur l'impact des IFI sur les femmes et le financement du climat. Les OSC du Sud et d'ailleurs ont utilisé des cadres féministes et décoloniaux pour analyser les politiques de la Banque mondiale et du FMI, en mettant l'accent sur une approche critique pour comprendre et réformer les systèmes financiers internationaux.