Politiques économiques pour la Justice sociale

rédigé par imene cherif

Les assemblées annuelles 2024 du FMI et de la Banque mondiale se sont déroulées à Washington, DC, dans un contexte de défis mondiaux urgents, notamment l'augmentation du fardeau de la dette, l'instabilité économique, le changement climatique et l'accroissement des inégalités. Les réunions ont rassemblé des ministres des finances, des banquiers centraux, des acteurs du secteur privé et de la société civile pour discuter de ces défis, en particulier du rôle des institutions financières internationales (IFI) dans la lutte contre les inégalités mondiales et le soutien au développement durable.

Les réunions de cette année ont été marquées par des appels à repenser les programmes d'austérité du FMI et l'accent mis par la Banque mondiale sur les indicateurs à court terme. Les réformes récentes, telles que la réforme des quotes-parts et des surcharges, ont été jugées insuffisantes. Les participants ont souligné le besoin urgent de remodeler les politiques financières afin de garantir un impact transformateur à long terme dans les pays en développement. Une grande partie de la discussion a porté sur les 80 ans des institutions de Bretton Woods et sur la nécessité d'une réforme profonde, non dirigée par les institutions de Bretton Woods.

Les organisations de la société civile ont présenté une liste exhaustive de réformes, soulignant la nécessité d'un changement systémique pour remédier aux inégalités mondiales. Parmi les principales demandes, citons

- Cadre des Nations unies pour la résolution de la dette souveraine : un mécanisme multilatéral, transparent et dirigé par les Nations unies pour résoudre le problème de la dette insoutenable et prévenir les crises futures.

- Convention des Nations unies sur la coopération fiscale internationale : création d'un cadre pour lutter contre les abus fiscaux, notamment de la part des multinationales.

- Réforme des partenariats public-privé (PPP) : examen des PPP, des financements mixtes et d'autres instruments susceptibles de détourner des ressources des services publics. Ces modèles de financement augmentent souvent la dette publique sans apporter de bénéfices adéquats aux citoyens, notamment en termes de services de base tels que la santé, l'éducation et l'accès à l'eau.
- Créer une agence publique de notation de crédit des Nations unies : création d'une agence publique internationale de notation de crédit pour contrebalancer l'influence des agences de notation privées, qui restreignent souvent la marge de manœuvre budgétaire des pays en développement.
- Gouvernance financière inclusive et financement du climat : adoption d'approches fondées sur les droits qui intègrent les droits de l'homme et l'égalité des sexes dans les politiques financières. Cette approche est essentielle pour que la gouvernance financière soit alignée sur les Objectifs de développement durable (ODD) et les objectifs climatiques mondiaux.


Les assemblées annuelles 2024 du FMI et de la Banque mondiale ont reflété la demande croissante d'une évolution de la gouvernance financière vers des cadres plus inclusifs, démocratiques et durables. La participation de la société civile a été déterminante pour mettre en évidence les lacunes des modèles financiers actuels et faire pression en faveur d'un changement transformateur.