La pandémie du Covid-19 a frappé particulièrement durement la Tunisie. Déjà avant la pandémie, le pays était en proie à une stagnation prolongée de l’économie et à une crise persistante de la justice sociale et de l’emploi. Ceux qui travaillaient dans le grand secteur informel, la plupart du temps sans accès à la sécurité sociale, se sont retrouvés en grande partie sans assistance suffisante. Le secteur de la santé, longtemps sous-financé et souffrant d’une fuite continue des cerveaux, a eu du mal à faire face à la pandémie. Sans revenus du tourisme et avec une faible performance économique globale, le gouvernement a été contraint d’augmenter la dette publique pour financer son budget. Par conséquent, la dette publique, y compris étrangère, n’a cessé d’augmenter.
On peut supposer sans risque de se tromper que la principale conséquence de cette situation sera une nouvelle austérité pour les années à venir. La réduction du financement de la protection sociale et des services publics rendra les Tunisiens pauvres encore plus pauvres et menacera davantage la classe moyenne. La marginalisation sociale et économique d’une grande partie de la population se poursuivrait.
Pour éviter ce scénario, une poussée unifiée de la société civile tunisienne et des syndicats pour s’opposer à l’austérité, proposer des alternatives et obtenir le soutien des créanciers internationaux de la Tunisie pour faire face à la crise de la dette imminente est nécessaire de toute urgence. Notre projet prévoit de fournir une recherche accessible et une analyse des politiques, ainsi qu’une plate-forme pour renforcer les alliances nationales et régionales et initier une discussion au niveau international.