Migration: Séminaire d'échange international

Les femmes migrantes occupent de plus en plus une place centrale dans les dynamiques migratoires entre l’Afrique subsaharienne et les pays du Maghreb ou d’Europe. Pourtant, leurs réalités restent largement invisibilisées dans les politiques migratoires, les dispositifs de protection sociale et les mouvements syndicaux.
Ces femmes subissent une triple marginalisation: en tant que migrantes, travailleuses et femmes. Elles sont souvent confinées à des emplois précaires (domestiques, informels, sans protection), exposées aux violences basées sur le genre, exclues des systèmes de sécurité sociale, tant dans leur pays d’origine que dans ceux de transit et d’accueil. Leur contribution économique et sociale est sous-valorisée et leurs droits sont souvent bafoués.
C'est dans ce cadre que le Réseau Syndical Migrations Méditerranéennes Subsahariennes (RSMMS), en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert (FES) et l' UNSAS, a organisé à Dakar, du 5 au 8 avril 2025, un séminaire international rassemblant femmes syndicalistes, migrantes, ONG et institutions.
L’objectif : construire des stratégies d’actions pour mieux défendre les droits des femmes en migration. À l’issue des échanges, les participantes ont formulé plusieurs recommandations pour améliorer les conditions des femmes migrantes :
-Intégrer systématiquement la perspective de genre dans l’élaboration des politiques migratoires et sociales, afin de mieux répondre à leurs besoins spécifiques.
-Garantir la portabilité des droits sociaux entre pays, afin d’assurer une protection continue, quel que soit le lieu de résidence.
-Créer des espaces sûrs au sein des syndicats et renforcer leur participation et leur voix dans les instances décisionnelles.
-Promouvoir leur autonomisation avec l’accès à la formation, la mobilisation collective et le plaidoyer.
-Construire des alliances entre syndicats, organisations de la société civile et institutions publiques pour une réponse cohérente, coordonnée et solidaire.
-Les femmes migrantes ne doivent plus être à la marge. Leur voix compte. Leurs droits aussi.