03.09.2020

IMPACT ET INFLUENCE DES INSTITUTIONS FINANCIERES INTERNATIONALES SUR LE MOYEN ORIENT ET L’AFRIQUE DU NORD

Le Maroc et le Fonds Monétaire International ou le développement.

Les révolutions arabes qui ont éclaté en 2011 avaient des causes politiques liées à la propagation de la tyrannie, de la corruption et de la répression des droits de l'homme, mais elles avaient également une forte dimension économique. Les politiques néolibérales adoptées par plusieurs pays arabes sous le couvert de réformes économiques parrainées par des institutions internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont eu un impact négatif sur le niveau de vie des citoyens.

La répartition inégale des richesses a alimenté le sentiment d'injustice et les troubles civils à différents moments de l'histoire de la relation. Cette tendance nous invite à réfléchir sur les résultats réels de ces politiques et à examiner les raisons de leur échec. Elle nous oblige également à nous interroger sur la capacité de ces institutions à revoir leurs politiques dans la région MENA, plus de huit ans après le Printemps arabe.

Les relations du Maroc avec le FMI et la Banque mondiale sont passées par trois phases dont la première date du milieu des années 60, lorsque l'économie marocaine a traversé une grave crise financière (1964-1965). La deuxième phase a été celle qui a le plus affecté les structures économiques et sociales du Maroc (1983 à 1993). La dernière phase a montré un caractère essentiellement austère qui pourrait jeter les bases de futurs troubles (2012-2018). Compte tenu de leur importance, cette étude de cas se concentrera sur les deuxième et troisième phases en discutant du contenu de chacune d'entre elles et en analysant leurs implications économiques et sociales dans une perspective de développement et de droits de l'homme. Contrairement aux hypothèses du FMI, le fait d’avoir focalisé sur la stabilité et la libéralisation macroéconomiques a conduit à la marginalisation des besoins des citoyens et des priorités de développement, avec l’absence de matérialisation concrétisation de leur impact positif présumé sur le secteur privé. De même, les politiques d'austérité inspirées par le FMI et adoptées par le Maroc au lendemain du printemps arabe ont contribué à faire des années 2010 une « nouvelle décennie perdue » pour le développement.

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