14.09.2017

Economie alternative et emploi

Les perspectives et les emplois dans les secteurs nouveaux et émergents de l'économie dans la région MENA ont fait l'objet de cet atelier d'experts. Le workshop a débuté par une intervention introductive sur l’état des lieux et l’analyse de l’économie tunisienne.

Photo: FES Mena

Photo: FES Mena

Photo: FES Mena

Photo: FES Mena

Il a été marqué par un riche débat autour des risques, enjeux, limites et opportunités liés à la transition énergétique, la transformation économique et la digitalisation des économies des pays de la région MENA, notamment leurs conséquences sur le marché de l’emploi à travers l’apparition d’emplois atypiques, véhiculant de nouveaux comportements et un certains nombre de risques en matière d’égalité, de justice et de sécurité sociale. Une intervention clé des professeurs allemands M. Bass et M. Kappel sur les politiques de l'emploi pour la Tunisie a ouvert la voie à la journée du débat.

Les 19 experts participants à cet atelier provenant de toute la région MENA, ont exposé différentes expériences d’économies sociales tout en proposant des cadres scientifiques et théoriques permettant de faire la lecture objective des cas existants. Ainsi, les expériences de femmes œuvrant en système coopératif en Tunisie, au Maroc et en Egypte ainsi que l’héritage sociale solidaire de la région de Kabylie en Algérie ont été des pistes permettant d’échanger et de débattre sur les pratiques économiques alternatives dans la région MENA.

Les débats se sont également focalisés sur l’apport des économies alternatives à l’économie classique des pays et la possibilité de complémentarité entre les deux domaines socioéconomiques. Toutefois, l’impact de toutes les pratiques existantes et possibles sur les travailleurs et le marché de l’emploi a été le principal souci des experts qui n’écartent pas le rôle des Etats dans le soutien des économies alternatives et la protection des sociétaires notamment, tout en insistant sur le respect des spécificité de chaque région, chaque expérience et chaque modèle économique social solidaire. Les interventions ont également porté sur le nouveau rôle de l’Etat qu’imposent les transformations actuelles et à venir comme la digitalisation, mais aussi les rapports des institutions avec les tissus d’économies solidaires.

L’expérience des lois sur les coopératives au Maroc ainsi que les dispositifs institutionnels pluriels mis en Algérie ont été évoqués à cette occasion.

Par ailleurs, le plaidoyer a concerné également l’économie informelle, particulièrement les activités de production de biens et services nouvelles ou anciennes et que les vides juridiques et la faiblesse des politiques publiques font qu’elles échappent à la régulation institutionnelle. Dans cette catégorie le commerce équitable et les échanges novateurs de type social solidaire risquent d’être persécutés, exclus, marginalisés ou combattus par les pouvoir publics avec des conséquences directes sur les tissus naissant ou existant.

Les métiers, emplois, activités et créneaux nouveaux liés au secteur numérique et digital ont été au centre des préoccupations des intervenants qui appellent à une prise en compte des spécificités de ces secteurs et modes tout en insistant sur l’avantage que permettent les technologies de l’information en faveur de l’économie sociale solidaire et le commerce équitable.

La question du genre a été la trame de fond ayant marqué et conduit les débats sur toutes les questions évoquées. La numérisation, les emplois atypiques qui y sont liés ainsi que le risque de précarité des emplois exposent la femme à de nouveaux périls socioéconomiques.